Elles prévoient des températures « globalement supérieures aux normales », bien que ces modèles ne soient « pas toujours très fiables », nuance Serge Taboulot, directeur du centre Météo France de Saint-Martin-d’Hères (Isère). Ces prévisions sont donc « à prendre avec des pincettes », mais on peut tout de même s’attendre à « un été chaud et sec, ce qui devient malheureusement banal année après année », poursuit le prévisionniste.
« Nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle canicule » cet été en Isère, Savoie et Haute-Savoie, prévient Serge Taboulot, rappellant le double épisode caniculaire qui avait déjà frappé la France à l’été 2019. « Cet été risque fort de ressembler à l’été dernier sur le bilan total. »
Les trois mois à venir, qui s’annoncent chauds et secs, feront suite à un printemps qui sera probablement le deuxième le plus chaud enregistré en France et à l’hiver le plus doux depuis le début des mesures. « Prévoir une canicule, ce n’est pas quelque chose dans lequel je me serais aventuré il y a 15 ou 20 ans. Là, je ne dis pas que je suis certain, mais c’est de plus en plus probable », complète Serge Taboulot, estimant que « l’anormal devient la règle » en termes de phénomènes météorologiques extrêmes.
1- Bref point #sécheresse des sols superficiels : carte @meteofrance du positionnement statistique de l’indice SWI moyenné par département: tous les dépts en rouge foncé sont dans une situation de sols secs de fréquence au moins quinquennale (une moitié NE de la France !) pic.twitter.com/k1kfOMKCej
— Serge Taboulot (@sergetab) May 29, 2020
Sécheresse en prévision
Autre problème qui, lui, a déjà fait son apparition dans les Alpes du nord : la sécheresse. « Je ne vois pas comment on échappera à des soucis importants de sécheresse sur les sols superficiels », craint le prévisionniste de Météo France. Des dégâts sur les cultures, des rivières à sec, des prairies et des alpages en manque d’eau sont à prévoir.
Le ministère de la Transition écologique a d’ailleurs prévenu il y a quelques jours que 53 départements étaient exposés à des degrés divers à un risque de sécheresse cet été, principalement dans la moitié est et le centre. L’Isère, la Savoie et la Haute-Savoie sont déjà en vigilance. Le sud de l’Isère a notamment enregistré un épisode quasi-inédit avec une quarantaine de jours sans pluie de mars à avril.
« Dans les Alpes, selon nos indices de suivi de la sécheresse, on est à peu près au niveau d’une mi juillet. C’est-à-dire que nos petits cours d’eau sont au même niveau qu’ils devraient être un 15 juillet, c’est dramatique », ajoute M. Taboulot. 2019 a déjà été la troisième année la plus chaude en France métropolitaine, après 2018 et 2014, marquée par deux épisodes exceptionnels de canicule et un record absolu de 46°C.